La méthode de castration de l’âne debout a le grand avantage d’éviter l’anesthésie générale qui n’est pas dénuée de tout risque. Elle est relativement facile pour le praticien expérimenté et a le mérite d’une exécution rapide.
Elle ne peut se faire que pour un animal qui a les deux testicules bien descendus, ce qui élimine les animaux trop jeunes ou ceux qui ont un testicule intra-abdominal. Dans ce dernier cas, il faut, bien entendu, procéder classiquement, l’animal couché, avec une anesthésie générale.
L’âne n’est pas un cheval, il est moins stressé en situation insolite et présente une grande résistance à la peur et à la douleur. Il est aussi moins sensible aux sédatifs, éliminant plus rapidement, mais il extériorise moins les signes de maladie.
Dans l’examen pré-anesthésique le propriétaire est très important : car lui seul pourra déceler un léger comportement anormal.
En cas de maladie, chez l’âne il y a souvent une absence de symptômes spécifiques du système atteint, avec, comme signes éventuels :
- une faible augmentation du rythme cardiaque
- l’isolement
- le refus de se déplacer
Comme avec les autres animaux l’intensité du contact avec l’homme peut influencer le comportement.
La castration proprement dite
L’âne est attaché court, la tête légèrement en hauteur, maintenue par un licol de qualité et une bonne longe. Cela suffit pour la contention. Il est souhaitable que le propriétaire se tienne près de l’âne et le caresse sur la tête pour le tranquilliser. L’âne est alors rassuré.
La veine jugulaire est moins visible que chez le cheval à cause d’un muscle peaucier très épais dans le tiers moyen. Son abord nécessite souvent le rasage. Nous utilisons comme sédatif analgésique la « Détomidine » seule ou associée à un autre analgésique opioïde le « Butorphanol », le dosage au minimum de ces deux produits suffit dans la plupart des cas. L’âne se tranquillise dans les cinq minutes en augmentant sa base de sustentation et en abaissant les oreilles.
Pour la sécurité
Les deux postérieurs sont attachés assez lâches. La sédation permet de les faire positionner à façon par un assistant ou le propriétaire.
L’anesthésie locale
C’est la clef de la réussite pour une castration tranquille et un âne stoïque. Comme pour la jugulaire, les injections sous-cutanées des cordons testiculaires et des testicules avec un anesthésique local doivent être les moins agressives possible avec un maximum d’efficacité.
Après extériorisation des testicules (photo n° l) et avant leur section, les cordons (couverts) sont comprimés huit minutes à un des derniers crans de la pince de Reimers (photo n° 2). Une éventuelle ligature de sécurité est posée, fonction de l’âge et des circonstances.
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Nous avons effectué un grand nombre de castrations debout pour l’association ADADA. Très rares ont été les hémorragies immédiates qui ont été résolues par traitements médicamenteux. (photo n° 3)