Trois ânes non apprivoisés, maigres, apeurés et handicapés par d’incroyables « babouches » sont entrés à l’ADADA mi-octobre.
Comme vous avez peut-être pu le lire dans notre dernière newsletter, notre association se trouve confrontée, de par ce sauvetage, à une situation inédite : comment soigner des équidés qui n’ont jamais été manipulés, ni même approchés par l’Homme ?
Une longue période de mise en confiance s’annonce : les animaux sont installés dans les boxs et l’écurie-infirmerie, les premiers traitements sont administrés dans la nourriture et les soigneurs tentent chaque jour des approches en douceur. Nul doute que nous réussirons à donner confiance à ces pauvres ânes ! Mais la route sera longue…
La question qui vous interpelle certainement est la suivante : comment peut-on arriver à une telle situation ? Comment peut-on laisser des animaux dans cet état d’abandon ?
Les réponses sont malheureusement simples :
- irresponsabilité et inconscience de certains, pour qui un âne peut « se débrouiller seul dans un pré ».
- une once de cupidité (« un ânon ça peut rapporter de l’argent ! » )
- sans doute beaucoup de bêtise (« un ânon c’est une si belle petite peluche ! »)
- et un manque total de respect pour cet animal, cet être sensible qu’est l’Âne.
C’est ainsi que, tout simplement, jour après jour, un couple d’ânes qui a cessé d’amuser les enfants (et les adultes) est peu à peu oublié dans un pré. Des ânons naissent, des ânons meurent, mais au fil des ans le troupeau s’agrandit. Et de deux adultes (peut-être) éduqués, nous arrivons quelques années plus tard à 10, 20 ou 30 ânes totalement sauvages, souffrant de multiples maux car vivant dans le dénuement total sur quelques onces de terrain pauvre et sans protection.
Il suffit pour cela de fermer les yeux, du silence complice des voisins et passants qui s’ajoute à l’attitude condamnable des « propriétaires ».
En France, en 2019, l’histoire se répète encore et encore. Les animaux souffrent, les voisins se taisent…
Ainsi nos rescapés sont-ils issus d’un troupeau d’ânes saisis par la DDPP, et dont les (trop nombreux) individus ont été remis à différentes associations, dont l’ADADA pour trois d’entre eux.
Ils sont maigres, ils ont la teigne, l’état de leurs sabots est alarmant … mais leur peur de l’Homme est telle que bien qu’affaiblis, ils ont donné tant de fil à retordre à leurs valeureux sauveteurs, qu’ils ont bien failli ne pas pouvoir quitter leur pré de malheur…
L’histoire de leur acheminement vers l’ADADA est en une véritable épopée !
Comment transporter des animaux aussi sauvages ?
Le problème était épineux, et la DDPP a essuyé plusieurs échecs : les animaux s’avéraient impossible à approcher, a fortiori à attraper…
Plusieurs transporteurs sont repartis bredouilles.
La tension montait, chaque jour les chances de ces ânes s’amenuisaient… Qu’adviendrait-il d’eux si aucun ne pouvait rejoindre les associations d’accueil ?
Il a fallu pas moins de 3 semaines pour qu’un éleveur d’ânes du Poitou, doté d’une grande patience, d’une solide expérience, et d’un savoir-faire visiblement hors du commun, réussisse à embarquer nos 3 sauvageons !
Arrivée en plein nuit après une très longue route, il a réussi à installer les rescapés dans un box-infirmerie prévu à cet effet. Et au petit matin, notre présidente a découvert les 3 voyageurs apeurés, mais hors de danger !
Depuis, à force de patience… et de ruses (!) , nous avons pu les transférer dans 3 boxs séparés.
Le maréchal, à l’image des premiers transporteurs, est reparti bredouille … mais il reviendra bientôt !
La teigne recule face aux médicaments camouflés dans les rations.
Et l’espoir grandit en constatant de jour en jour de petits progrès.
Mais le chemin sera long d’ici qui nous puissions proposer ces sauvageons à l’adoption.
L’un deux semble âgé, sera-t-il un de nos protégés à vie ? L’avenir nous le dira, l’histoire ne fait que commencer !
Alors si vous avez envie d’aider ces 3 ânes, voici ce que vous pouvez faire :
- Transmettre nos « 12 commandements de l’âne » ( à consulter ICI) et expliquer autour de vous qu’un âne a vraiment besoin de soins et d’attention
- Parler de ce sauvetage à vos amis et les inciter à adhérer à l’ADADA
- Faire un don pour nos sauvageons (ICI, ou par courrier à l’association)
Voici la liste (non exhaustive) des frais à engager pour les soins incontournables :
- Traitement contre la teigne : 200€
- Castration (ce sont 3 mâles) : 250€ * 3 = 750€
- Vaccins (Grippe Tétanos + Rhinopneumonie) : 65€*3= 195€
- Dentiste équin (pas tout de suite !) : 40€*3 = 120€
- Maréchal (dès que possible …) : 30€*3 à au moins 2 reprises = 180€
- Ostéopathe (au moins pour le plus âgé, et au moins une séance) : 60€
- Pose du transpondeur et identification : 90€*3=270€
Soit à minima 1775€, somme intégralement supportée par l’association ADADA puisque ce sauvetage ne donne lieu à aucune participation de l’état, malgré le rôle actif de la DDPP dans le placement…