Un entretien avec la présidente Marinette Panabière.
Quelles sont les missions de votre association et comment est-elle née ?
L’ADADA est la plus ancienne association nationale de défense et de protection de l’âne. Elle a été créée en 1968, par le peintre corrézien Raymond BOISSY. Le premier objectif de notre association est d’aimer et de faire aimer les ânes, qu’ils soient ânes de races ou simples «ânes communs ». Lors de la création de l’ADADA, l’association avait pour objectif majeur « d’aider et d’inciter ceux qui le pouvaient à élever un âne». Depuis, l’âne, devenu à la mode, a commencé à souffrir de différents abus: maltraitances, négligences, exploitation, abandons, … L’ADADA s’emploie donc, et c’est son 2e objectif, à lutter contre ces pratiques, et à protéger les ânes, par voie juridique, mais aussi sur le terrain. C’est ainsi que nous avons créé en 2003 un refuge pour ânes, à vocation nationale, situé à Ambert. L’ADADA recueille aussi de plus en plus d’animaux dont les maîtres, frappés par l’indigence, l’âge ou la maladie, ne peuvent plus s’occuper, ainsi que des équidés dont le propriétaire est décédé. L’accueil de ces ânes au refuge vient ainsi adoucir un peu la tristesse de ceux qui doivent s’en séparer, et permet d’assurer à ces animaux, dont la moyenne de vie est de 40 ans, un avenir serein. D’autres ânes sont des rescapés de la filière boucherie, ou placés par la justice suite à abandon ou maltraitances. Au refuge, les ânes sont soignés et éduqués, afin d’être proposés à l’adoption, à l’exception des ânes trop âgés ou malades, pour lesquels l’association garantie hébergement et soins à vie. Enfin, l’action de l’ADADA s’étend dans le domaine de la communication et de l’information. Nous avons comme 3e objectif de faciliter les rencontres et les échanges entre propriétaires ou simples amoureux des ânes, aider chacun à progresser dans ses connaissances techniques, promouvoir les recherches sur le monde asin, organiser des évènements autour de l’âne (démonstrations, concours d’attelage …), dans une éthique festive, éducative, culturelle, jamais mercantile. Actuellement, l’ADADA compte plus de 1000 adhérents, en France et à l’étranger. Et nous espérons être de plus en plus nombreux !
Comment êtes-vous organisés pour accueillir 325 ânes dans de bonnes conditions ?
Le refuge est très étendu: plus de 70 hectares de prés, dont les plus éloignés sont à 26 km du siège! Les animaux sont répartis en fonction de leur âge, sexe, caractère, état de santé … Bien entendu, tous les entiers sont castrés dès leur arrivée: nous recueillons suffisamment d’ânons et de femelles pleines en partance pour la boucherie pour ne pas en faire naitre plus! Parmi les animaux accueillis, certains sont très affaiblis. Quatre «box-infirmerie» nous sont indispensables pour les isoler à leur arrivée, traiter les cas les plus lourds, ou accueillir temporairement ceux qui doivent subir une opération. Le refuge, c’est bien entendu beaucoup de travail, non seulement de soins aux ânes, mais aussi d’entretien des prés, des clôtures et des locaux. Tout ce travail doit s’accomplir avec bien peu de bras, et c’est un de nos soucis majeurs…
Quelles sont vos sources de revenu ?
Nos sources de revenus sont malheureusement très limitées. Notre seul revenu assuré est constitué des cotisations (à 47€ ou au delà, en fonction des moyens de chacun), dont une partie est nécessaire au fonctionnement de l’association, bien que le travail administratif soit fait bénévolement.
Le reste de nos revenus se constitue grâce à des dons, à des lotos, aux ventes de notre boutique en ligne, d’un bric-à-brac annuel, et d’un calendrier de collection (vendu chaque année sur notre site) Nous avons également réédité l’ouvrage de notre président-fondateur Raymond Boissy: l’Âne de Gloire (témoignage poignant du rôle de l’âne aux côtés des combattants durant la guerre de 14-18). Ce livre est vendu au profit exclusif du refuge (25€, port compris, dans notre Boutique). Bref, beaucoup de militance et d’énergie pour des résultats quelques fois bien décevants!
Alors si vous le pouvez, aidez-nous! Les ânes le méritent bien !